La puissance de l'EMDR

La puissance de l'EMDR

L'EMDR ou Eye Movement Desensitization and Reprocessing (Désensibilisation et Traitement de l'Information par le Mouvement Oculaire) est une thérapie que l'on peut qualifier de récente puisqu'elle n'a qu'une trentaine d'années. Elle est préconisée en première intention par l'OMS depuis le 6 Août 2013, mais son pouvoir va bien plus loin que le traitement des Syndromes de Stress Post-Traumatiques.


Comment ça marche ?

Avant de parler de l’EMDR, je vais vous parler de votre mémoire. Chaque jour, vous accumulez des informations brutes qui vont être traitées par votre cerveau pendant votre sommeil paradoxal (cette phase où vous avez des rêves, des cauchemars, et où vos yeux bougent très vite de droite à gauche). Lorsque le processus de traitement adaptatif de l’information (PTAI) se passe bien, ces informations vont être stockées dans votre mémoire de façon fonctionnelle, en lien avec d’autres informations stockées de façon adaptée.
Il arrive que le PTAI se fasse mal pour différentes raisons, et là ces informations vont être stockées de façon dysfonctionnelle, créer des schémas de pensée, devenir douloureuses et avoir un impact dans votre vie présente. C’est là que l’EMDR intervient. Après avoir identifié le schéma de pensée qui sous-tend votre souffrance, et fait votre plan de ciblage (liste des informations dysfonctionnellement stockées qui ont renforcé le schéma), nous allons prendre une à une ces informations, et par le mouvement des yeux, redéclencher le PTAI qui ne s’est pas fait correctement. A la fin de la thérapie EMDR, l’ensemble des informations du plan de ciblage sera retraité, et le schéma de pensée n’a plus lieu d’être ainsi que ses conséquences dans votre vie présente.
L’EMDR n’efface pas la mémoire, et ne change pas la façon dont vous avez vécu un évènement sur le moment, mais modifie votre perception actuelle de celui-ci et votre état quand vous y repensez.


Pourquoi parle-t-on d’informations et non de souvenirs ?

Ce qui est travaillé en EMDR, ce sont bien des informations. Elles peuvent être des souvenirs, mais aussi des représentations, des cauchemars, des éléments de vie dont vous ne vous souvenez pas mais qui sont ancrés dans d’autres mémoires (émotionnelle, corporelle). En effet le PTAI se fait dès que le cerveau est constitué (c’est-à-dire in utéro) alors que les premiers souvenirs sont vers 4-5 ans. Il peut donc ce passer beaucoup de choses dans ce laps de temps.


« Moi je n’ai pas vécu de traumatismes, je n’ai pas vécu d’attentats ou la guerre… »

Il existe 2 types de traumatismes. Ceux qui sont le plus évoqués lorsqu’on parle d’EMDR dans les médias, ce sont les Traumatismes (avec un grand T) : les accidents, les attentats, etc. L’OMS reconnait l’EMDR comme étant une des thérapies de choix pour ce type d’évènement, et l’EMDR a effectivement une efficacité plutôt spectaculaire dans le retraitement de ces épisodes. Ceux qui sont les plus rencontrés dans les cabinets de psychologues sont les traumatismes avec un petit t, ceux qui ont forgé vos réactions, votre vision de vous-même, vos interactions aux autres, et vos apprentissages depuis votre enfance. Ce sont par exemple des humiliations répétées dans l’enfance qui vous ont appris que vous n’aviez pas de valeur, des épisodes où vous avez failli mourir ou alors l’enfant que vous étiez s’est senti abandonné, et aujourd’hui vous vous sentez continuellement en danger ou angoissé…
Avec l’EMDR, nous allons retraiter ces épisodes de votre vie qui vous font croire en ces schémas (je suis nul, coupable, en danger, etc.) afin que vous ne soyez plus bloqué dedans, et que vous puissiez apprendre que vous êtes quelqu’un de bien, libre, en sécurité. La fin de cette phrase peut vous sembler inentendable à ce jour (oui, vous êtes persuadé que vous êtes nul !) et pourtant notre objectif ensemble sera de l’atteindre.


L’EMDR est une thérapie brève : oui et non.

L’EMDR est une thérapie brève au sens de l’école de Palo Alto, mais n’est pas forcément une thérapie courte (sauf dans les Traumas avec un grand T). Cela signifie que c’est une thérapie basée sur un travail de votre vécu du problème « ici et maintenant » et sur les apprentissages qui vous y ont amené. Une thérapie EMDR, en fonction de la problématique pour laquelle vous venez, peut durer plusieurs années. La même thérapie en psychanalyse durera plusieurs dizaines d’années. L’EMDR est une thérapie qui vous met en action, mais ce n’est pas un coup de baguette magique qui règlera vos souffrances en 2 ou 3 séances.


Chaque patient est différent.

Je reçois régulièrement des patients qui viennent faire de l’EMDR parce qu’untel leur a dit qu’en 4 séances leur problème avait été apaisé. Oui certes, mais vous n’êtes pas ce untel, vous avez une histoire différente. La base d’une thérapie est qu’elle soit individualisée et adaptée à chacun. C’est tout l’art d’être un bon thérapeute que d’avoir autant de thérapies que de patients. Alors oui, l’EMDR est une thérapie très efficace et puissante. Mais un thérapeute qui vous vend sans vous connaître qu’il peut régler votre problème en 2 ou 3 séances est un thérapeute qui cherche surtout à vous attirer dans son cabinet, et qui se rapproche plus du commercial que du thérapeute.

Voilà pour les généralités de l’EMDR, et si vous voulez en savoir plus pour votre problématique, de mon côté j’ai besoin d’en savoir plus sur vous !



Pour aller plus loin :

Interview de Martin Téboul, Président d'EMDR France

L'art de la communication

L'art de la communication

La communication est un art, un vrai. Qui ne s’est jamais fait prendre dans une dispute pour « des bêtises », pour un mot qui a été interprété de travers, et que vous finissez par dire à l’autre « mais je n’ai jamais dit ça ! » ? Ca vous dit quelque chose? On y est tous passés. Et ce n’est pas pour rien que la communication est une discipline qui est réellement maîtrisée par peu de personnes.


Deux types de communication

La première, celle qui vient naturellement à l’esprit, c’est la communication verbale. Echanger des mots avec l’autre, dans une phrase que l’on a préalablement construite et réfléchie (ou pas).
La deuxième communication est la communication non-verbale, celle que l’on fait avec notre corps. On ne s’en rend pas toujours compte, mais la posture, les mimiques faciales, la gestuelle, le ton et le volume sonore, etc. entrent en compte dans l’interprétation que l’autre fait de ce qu’on lui dit.


Tous responsables !

Vous l’avez donc compris, la transmission d’un message est dépendante de chacun des interlocuteurs de la conversation. L’émetteur du message – celui qui parle – est responsable de ses mots, de sa posture et de son intonation. Le récepteur du message – celui qui écoute – est pour sa part responsable de ce qu’il va observer chez l’autre et de l’interprétation qu’il va en faire.

Le message a donc de multiples chances d’être mal transmis ou mal compris.

De plus, tous ces aléas de la transmission du message dépendent aussi de l’humeur du récepteur et de la confiance qu’il a en lui. Prenons un cas concret pour éclaircir tout ça ! Un homme dit à une femme « vous êtes belle ». La femme peut l’interpréter de plusieurs façons différentes :

"Il veut juste me mettre dans son lit"

"Il dit ça pour me remonter le moral"

"Il a un problème de vue, je suis tout sauf belle"

"Il veut me demander quelque chose"

"Il me trouve vraiment belle"


Cette liste n’est pas exhaustive mais voyez comment les interprétations peuvent varier!
Et cette interprétation est d’autant plus difficile avec les nouveaux moyens de communication (appels, sms, mails) qui nous privent totalement de la communication non-verbale !


Il y a quelques clés pour s’assurer de la transmission du message : il est assez facile de demander à l’autre ce qu’il a compris de ce que vous lui avez dit.
Si vous trouvez par exemple qu’il est sur la défensive après lui avoir parlé, alors que votre message était neutre, désamorcez la situation simplement en lui disant « j’ai l’impression que tu as mal compris ce que j’ai voulu te dire, qu’as-tu compris exactement ? ».
Là vous forcez l’autre à reformuler avec ses propres mots votre message, et vous verrez bien s’il correspond.
A l’inverse, si vous vous sentez aggressé ou que le message que vous recevez vous surprend, vous pouvez simplement dire « voilà ce que j’ai compris, c’est ce que tu voulais me dire ? ».
Ce genre de petite phrase peut vous sembler bizarre dans une conversation, et pourtant, cela peut vous sauver la mise.

Qui sont les psys

Qui sont les psys ?

Qu'il est difficile de s'y retrouver entre tous les psys. La plupart des gens ne font pas la différence entre un un psychologue, un psychiatre, un psychothérapeute et un psychanalyste. Si c'est aussi votre cas, vous pouvez dérouler l'article !


1. Le psychologue

Le psychologue est un professionnel formé à la compréhension du fonctionnement psychique et des comportements humains. Il a suivi une formation universitaire de cinq ans lui permettant de faire usage du titre de psychologue (titre protégé).

Il existe plusieurs types de psychologues : psychologues cliniciens, cognitivistes, du travail, neuropsychologues... Tous n'ont pas le même rôle.

L'exercice de la profession est encadré par le Code de Déontologie des Psychologues. Il vise à protéger les usagers ainsi que les psychologues des mauvais usages et des abus.

Un récent programme national vise à mettre en place le remboursement des séances chez le psychologue par la sécurité sociale. Cependant, peu de professionnels ont intégré ce programme car il ne leur permet pas d'exercer librement leur profession. En l'état actuel, une dizaine de séances de 20 minutes effectives sont remboursées (30 minutes si on ajoute le temps de prise de rendez vous, la feuille de soins...), ce qui est insuffisant et ne permet pas de pratiquer des thérapies comme l'EMDR par exemple. Mais la démarche est là, il ne reste qu'à l'améliorer !


2. Le psychiatre

Le psychiatre est un médecin qui a suivi une spécialisation en psychiatrie. Il diagnostique et tente de traiter ou prévenir les maladies psychiatriques et les troubles psychiques. Il est le seul "psy" à pouvoir prescrire des médicaments dans le but d'agir sur les troubles psychiques (antidépresseurs, anxiolytiques, etc.) ou psychiatriques (neuroleptiques, antipsychotiques, etc.). Ses consultations sont remboursées par la sécurité sociale.


3. Le psychothérapeute

Le psychothérapeute est celui qui pratique les psychothérapies. Ce nom est commun à tous ceux qui soignent la sphère psychologique. Le psychothérapeute choisit son approche en fonction de ses préférences et de sa formation : cognitiviste, comportementaliste, systémique, psychanalytique, hypnothérapie, EMDR, intégrative, etc.
Tous ne conviennent pas à tout le monde, donc n'hésitez pas à en discuter avec celui que vous avez choisi pour être sûr qu'il vous corresponde!
Depuis 2010, le titre de psychothérapeute est protégé. Depuis, seuls les psychologues, les psychiatres ainsi que les anciens psychothérapeutes pouvant justifier de 5 années d’exercices ont la possibilité d’obtenir ce titre..


4. Le psychanalyste

Le psychanalyste est une personne ayant suivi lui-même une psychanalyse. Il propose à son patient une méthode de travail dite analytique prenant en compte la dimension inconsciente du symptôme. Ce travail s'effectue dans la durée, et la plupart du temps sur une méridienne.
Le titre de psychanalyste n'est protégé ni par l'Etat, ni par les universités. Il est délivré par des associations psychanalytiques.
Certains psychologues et psychiatres ont une méthode de travail d'orientation psychanalytique, sans être pour autant psychanalystes, d'autres possèdent également les 2 titres.



Comment choisir son psy

Au milieu de tous ces différents psys, ces différentes approches, il y a de quoi s'égarer. Alors quelques conseils pour choisir son psy...
Si vous souhaitez faire un travail sur la durée, mieux vaut vous orienter vers un psy d'orientation psychanalytique. Si au contraire vous souhaitez que ce travail soit orienté vers un problème en particulier que vous souhaitez régler, et avec des résultats rapides, consultez plutôt un psy qui pratique l'EMDR, l'hypnose ou les TCC.
Dans tous les cas, et quelque soit le psy que vous choisissez, celui-ci travaillera avec vous pour atteindre le problème en profondeur.

Dans tous les cas, vous devez vous sentir à l'aise avec lui, et ce dès la première séance. Le psy que vous consulterez doit vous expliquer sa façon de travailler dès le départ et vous devez vous accordez sur le cadre de la prise en charge. Parfois, le premier n'est pas le bon et ce n'est pas une fatalité! Il ne faut pas hésiter à aller voir un autre psy.

Un mental en acier

Un mental en acier

« Ce qui trouble les hommes ce ne sont pas les choses, mais les jugements qu’ils portent sur ces choses » - Epictète

Le concept de force mentale permet de ne pas se laisser dominer par les évènements ou par les autres. Nous sommes dépendants de nos propres jugements, qui sont eux-mêmes dépendants de nos apprentissages et nos schémas de pensée.


Jacques H. Paget, dans « le pouvoir de la force mentale », présente 5 principes pour un développer cette force :



1. La non extrapolation vers l’intangible

Nom compliqué pour un principe pourtant simple : on ne fait pas d’interprétation sur des éléments que l’on ne peut pas vérifier.
L’être humain a tendance à faire des extrapolations sur l’avenir, sur sa connaissance des personnes qui l’entourent à partir d’éléments qui ne permettent pas d’avoir une vision globale de la situation. Le cerveau humain se charge de faire le reste en créant les données manquantes. On base ensuite nos pensées et émotions sur cette extrapolation, persuadés au fond qu’elle est juste.


2. La tempérance

Il s’agit de trouver un juste équilibre entre la raison et la passion, être dans la retenue sans s’effacer.
Notre corps est assez doué pour faire preuve de tempérance : c’est ce qu’on appelle l’homéostasie. Il le fait notamment avec notre température corporelle, en l’adaptant pour optimiser notre état de santé. Quand on a de la fièvre, et donc que le corps ne peut plus être dans la tempérance, c’est que l’on est malade.
Le même principe s’applique à notre mental : si on ne parvient pas à faire preuve de tempérance dans nos réactions, notre psychisme finit par en souffrir.


3. La patience

Aujourd’hui, l’impatience marque un manque de confiance dans la vie, dans le temps, en soi et en les autres. Elle génère une certaine nervosité qu'il est important d'évacuer pour rester maître de soi : en secouant les mains dans un mouvement de décharge par exemple, ou en serrant fort un objet ce qui permet de transférer ce trop-plein d’énergie.
Utiliser la patience dans le cadre de la force mentale revient à apprendre à dominer l’écoulement du temps et ne pas le laisser générer de l’angoisse.


4. Le courage

Il est plus facile d’être dans la fuite, dans l’évitement, que dans l’affrontement de ce qui nous effraie. L’évitement est un mécanisme de défense qui est considéré comme non fonctionnel à long terme, c’est-à-dire que sur la durée il ne nous sera pas bénéfique. Pour être courageux, il est nécessaire d’avoir de la volonté et de la persévérance. La force mentale consiste ici à ne pas abandonner face aux difficultés qui se présentent.
La volonté, c’est savoir dire OUI au changement, alors que le courage c’est savoir dire NON en sachant à quoi on renonce.


5. La sagesse

Enfin être fort mentalement, c’est apprendre à ne pas juger les autres, à être dans l’acceptation totale de ce qu’ils sont. Cela ne signifie pas qu’il faut aimer tout le monde, loin de là, mais plutôt apprendre à ne pas critiquer ceux qui nous déplaisent et rester silencieux lorsque la conversation tourne autour d’eux.
Etre silencieux c’est aussi une forme de respect des autres, mais surtout une forme de confiance en soi. Les gens qui font du bruit le font souvent pour se prouver qu’ils existent.



Tous ces principes semblent bien simples exposés comme cela. Mais ce qui peut vous bloquer dans leur mise en pratique c’est vos souffrances, les schémas acquis dans votre enfance. En les travaillant, notamment en thérapie, vous pourrez acquérir la liberté dont vous avez besoin pour mettre en place ces principes, il n’y aura plus de freins !



Pour aller plus loin :

Jacques H. Paget, Le pouvoir de la force mentale, Plon, 2013

Extrait de l'ouvrage de J.H. Paget

D'autres règles de vie : Les 4 accords toltèques